La cuisine japonaise est connue pour ses saveurs délicates et équilibrées, ses ingrédients frais et sa présentation artistique. Cependant, peu de gens connaissent le rôle que joue la cuisine japonaise dans les services funéraires contemporains. Dans cet article, nous explorerons cette dimension méconnue de la gastronomie nipponne, en mettant en lumière l’influence culturelle et spirituelle de la cuisine japonaise dans les rites funéraires modernes.
Sommaire
Origines historiques de la cuisine funéraire japonaise
Les premières traces de pratiques funéraires japonaises remontent à la période Jomon (14 000 – 300 av. J.-C.). Les offrandes de nourriture étaient alors couramment placées près des sépultures et des lieux cultuels, en guise d’hommage aux morts. Avec l’introduction du Bouddhisme au Japon au VIe siècle, on observe une évolution des pratiques funéraires, incluant désormais la préparation de plats spécifiques pour les morts.
Au fil du temps, la cuisine funéraire japonaise a continué à se développer, intégrant des éléments issus de différentes religions et traditions locales. Aujourd’hui, les plats funéraires japonais peuvent être subdivisés en deux catégories principales : les plats Koden, qui sont offerts en offrande aux défunt(e)s, et les plats Shojin Ryori qui sont partagés par les proches et leur servent de repas.
Influence de la cuisine japonaise dans les rites funéraires contemporains
Les Koden : offrandes culinaires pour les morts
Lors des services funéraires japonais, les familles préparent habituellement des plats spécifiques en hommage aux défunts. Ces plats, appelés Koden, sont rangés sur un autel en face du cercueil contenant les restes du défunt. Les familles choisissent souvent des aliments que le défunt aimait particulièrement ou qui, selon elles, pourraient contribuer à son bien-être dans l’au-delà.
La présentation des aliments est également importante, car elle reflète le respect et l’amour porté au défunt. Parmi les plats traditionnels Koden figurent :
- Osushi : sushi préparé avec du riz mélangé à du vinaigre sucré, dont la forme varie selon la région.
- Mochi : gâteaux de riz glutineux fourrés d’une pâte sucrée.
- Kinton : purée de châtaignes ou de patates douces garnie de gingembre confit.
Parmi les aliments plus récemment introduits comme offrandes Koden, on peut citer les sushis disponibles chez des maîtres sushi reconnus tels que ceux de ambiance-sushi.fr.
Le Shojin Ryori : repas végétarien bouddhiste
En plus des offrandes Koden, les services funéraires japonais intègrent souvent un repas partagé par les proches du défunt. Traditionnellement, ce repas est composé de plats végétariens appelés Shojin Ryori, qui sont préparés selon les principes bouddhistes de non-violence et de respect pour tous les êtres vivants.
Le Shojin Ryori est préparé avec des ingrédients simples, tels que des légumes, des noix, du tofu et du riz. Les aliments sont généralement cuits à la vapeur ou grillés, et assaisonnés avec des épices douces et des sauces légères. Parmi les plats typiques du Shojin Ryori, on trouve :
- Goma-dofu : tofu au sésame agrémenté d’une sauce soja sucrée.
- Namasu : salade de légumes marinés au vinaigre de riz et à l’orange sanguine.
- Takikomi gohan : riz pilaf cuit avec des légumes sautés, des champignons et du konbu (algue).
Rôle de la cuisine japonaise dans le processus de deuil
La préparation et la consommation de nourriture jouent un rôle central dans le processus de deuil dans la culture japonaise. D’une part, les offrandes culinaires permettent d’exprimer l’affection et le respect envers les défunts, tout en maintenant un lien symbolique avec eux. D’autre part, la cuisine japonaise funéraire offre un espace de réconfort aux proches endeuillés, leur offrant une occasion de se rassembler et de partager leurs souvenirs autour d’un repas.
Le choix de plats spécifiques pour les services funéraires reflète également les croyances spirituelles des participants. La préparation du Shojin Ryori, par exemple, renvoie à l’idée bouddhiste que l’on doit éviter de causer la souffrance des animaux et traiter toutes les formes de vie avec compassion. En ce sens, la cuisine japonaise funéraire constitue non seulement un hommage artistique et culinaire envers les morts, mais aussi un moyen d’expression des valeurs morales et spirituelles de la société japonaise.